GC’ 2009… « Nouvelle forme de gouvernance », entretien avec Jean-Marc Tanis

 

 

Directeur général EGIS Structures & Environnement et Président de l’AFGC, Jean-Marc Tanis a présidé la Session I des Journées GC 2009, dont le thème était : « Nouvelle forme de gouvernance »

LERM
Monsieur Tanis, pouvons-nous faire le point sur les enjeux de cette session consacrée à la gouvernance dans le cadre de la thématique générale de ces journées consacrées au cycle de vie des ouvrages ?

Jean-Marc Tanis
Le développement durable fait, depuis des années, l’objet d’;un débat public, politique au niveau international. Ce débat est loin d’être clos. La globalité même des perspectives du développement durable fait que l’ensemble des objectifs énoncés ne sont pas partagés par tous. Dans ces conditions, l’engagement d’un pays particulier ou d’une profession spécifique dans cette problématique ne se situe pas forcément à l’échelle de la globalité des enjeux.
Ceci n’est en aucun cas une raison pour ne pas se mettre en situation d’apporter, chacun, sa contribution à la construction de cette démarche de développement durable.
Ainsi, pour ce qui nous concerne, la France a défini, en 2003, une stratégie nationale de développement durable et l’AFGC, par ces journées de 2007 et de 2009 (respectivement consacrées au Développement durable : une exigence d’innovation et au Cycle de vie : une approche globale), explore, dans le domaine qui est le sien, les éléments de contribution à cette stratégie.

Ces journées 2009 ont donné lieu chacune à une trentaine de communications sur des thèmes, sur des niveaux de sensibilités au sujet, sur des problématiques techniques très diverses. Chacune, pourtant, dans sa liaison originale avec la thématique générale a apporté une contribution particulière.

La globalité du développement durable comporte un risque : celui d’y faire passer n’importe quoi. C’est une tâche importante pour une association comme l’AFGC, que de clarifier les enjeux de cette démarche de durabilité, d’évaluer et de trier les propositions qui y sont faites et d’en garantir le caractère responsable pour ne pas dénaturer la cohérence nécessaire de la démarche.

LERM
C’est là qu’intervient le concept de gouvernance ?

Jean-Marc Tanis
Oui… Nombreux sont les chercheurs qui développent des outils ou des éléments de réflexions propres à leurs spécialités. Il convient de leur donner les moyens de les mettre en application pour les valoriser. C’est dans cette intégration des outils que la gouvernance est nécessaire. Le concept a été peu questionné pendant les journées et il mérite sans doute d’être clarifié. Disons que c’est la gouvernance qui doit fixer les objectifs clairs, tant qualitatifs que quantitatifs, qui permettent aux spécialistes de concourir chacun à la réalisation de l’objectif général.
Dans une perspective de développement durable, il est essentiel d’énumérer et de chiffrer les critères retenus dans les domaines solidaires que sont le social, l’environnemental, le technique et l’économique. C’est parce qu’il est essentiel que les maîtres d’ouvrages portent cette exigence que nous avons inauguré ces journées par la session consacrée à la gouvernance.

LERM
La session que vous avez présidée a-t-elle en ce sens répondu à vos ambitions ?

Jean-Marc Tanis
Nos ambitions ne peuvent pas être en avance sur une prise de conscience collective qui doit précéder la mise en oeuvre des solutions techniques. En ce sens, cette session était bien équilibrée : l’intervention inaugurale consacrée à la prise en compte du coût global dans la commande publique était au coeur de notre sujet. Les interventions suivantes se situaient plutôt dans la gouvernance au sens de méthodologie de gestion intégrée des ouvrages. Il est certain que l’optimisation de la durée de service, par le diagnostic régulier, l’évaluation des risques, la rationalisation de la maintenance, bref la gestion à l’économie s’inscrivent parfaitement dans une perspective de développement durable.

LERM
Qu’ont apporté les débats à la session ?

Jean-Marc Tanis
Les débats ont confirmé la nécessité d’une définition stratégique du développement durable, qui seule permet ensuite de donner un sens adéquat aux propositions techniques. La gouvernance est réellement la colonne vertébrale du développement durable. Les réponses qui n’y sont pas méthodologiquement liées ne peuvent être que partielles. C’est elle qui motive pour la valorisation des acquis particuliers de chacune des spécialités.
La présence importante de jeunes chercheurs à ces journées, leur engagement dans la réflexion et dans les débats, sont pour nous une satisfaction. C’est le rôle de l’AFGC de les encourager en valorisant leurs travaux.

Lire aussi :

l’entretien avec Dominique Hoestlandt, Président de la Session : Performance technique, environnementale et économique

l’entretien avec Christian Tridon, Président de la Session : Surveillance, maintenance et fin de vie

l’entretien avec Bruno Godart, Président du Comité scientifique et d’organisation