Bruno Godart a présidé leComité scientifique et le Comité d’organisation de GC’2009
LERM
Monsieur Godart, vous avez présidé le Comité scientifique et d’organisation des Journées GC’2009. Que retenez-vous comme résultat des ces journées au regard du programme que vous aviez préparé ?
Bruno Godart
Je retiens d’abord l’importante demande de communications de l’ensemble des acteurs du génie civil. Les propositions de communications intéressantes ont été si nombreuses que nous avons dû, en plus des sessions de communication orale, ouvrir un espace de présentation de posters. Je précise que l’ensemble des textes des communications orales et posters, sont rassemblés sur le CD des Actes des journées.
Cette affluence montre que ce thème du développement durable et celui, connexe, du cycle de vie des ouvrages, sont des sujets de préoccupation et de recherche de la profession.
Les communications ont montré qu’en quelques années nous sommes passés des « voeux pieux » ou des idées générales aux explorations scientifiques et techniques. l’ensemble des communications des journées couvrent toutes les étapes du cycle de vie : conception, construction, gestion, fin de vie et déconstruction.
C’;est en amont de l’ensemble de ces techniques que des progrès significatifs me semblent encore devoir être faits. En effet, si une partie de la prise en compte environnementale est maintenant balisée par la loi sur l’eau notamment (eau, rejets) et si la protection des sites est également prise en considération, il nous manque encore une doctrine technique qui permette la rédaction, par les maîtres d’ouvrages, de cahiers des charges aux critères clairs qui permettent de prendre en compte les spécifications relatives aux aspects économiques, environnementaux et sociétaux du développement durable..
A cet égard, la communication sur La prise en compte du développement durable dans les projets de tunnels m’a semblé présenter une bonne approche transversale au sein de laquelle l’ensemble des exigences du développement durable et toutes les étapes du cycle de vie de l’ouvrage sont prises en compte.
LERM
Pouvez-vous nous dire où les progrès sont les plus nets, depuis les journées 2007, dont le thème était Le développement durable, une exigence d’innovation pour le génie civil ?
Bruno Godart
Nous avons beaucoup avancé dans le domaine des FDES et nous disposons maintenant d’une banque de données conséquente. Les progrès sont notables également dans le domaine des logiciels éco-comparateurs. Il nous est aujourd’hui proposé des comparaisons entre solutions qui sont très intéressantes, mais qui nécessitent encore de nombreuses validations, notamment au niveau des données introduites, pour pouvoir constituer des outils de travail efficaces.
Le travail sur le cycle de vie est aujourd’hui d’;ailleurs plus avancé sur les matériaux que sur les ouvrages. C’est assez normal, le cycle de vie d’un ouvrage est plus bien complexe à analyser que celui d’un matériau.
De nombreuses avancées, enfin nous ont été présentées dans le domaine de l’instrumentation des ouvrages, dans celui de la surveillance continue de leur vieillissement et de la rationalisation de leur maintenance. Il s’agit-là d’un enjeu économique majeur. Les mises en application de ces avancées sur les ouvrages exceptionnels préludent, sans doute, à leur généralisation progressive à l’ensemble des parcs d’ouvrages.
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