L’entreprise Eschlimann est un atelier de conservation-restauration de peintures murales et de dorures. Elle est active depuis plus d’un siècle et travaille dans les monuments historiques partout en France. Confrontée à l’élimination de déchets à risques, elle a mis au point un protocole de collecte, de tri et d’élimination exemplaire.
Vous avez adopté un protocole de récupération et d’élimination des déchets produits sur vos chantiers. De quels types de déchets s’agit-il ?
C.E : « Nous travaillons à la restauration de peintures murales et de dorures, principalement. Les déchets que nous produisons proviennent d’abord du décapage que nous effectuons sur les décors. Lorsque nous travaillons sur des mortiers de chaux et des badigeons, nos déchets sont des déchets inertes, de catégorie 3, dont l’élimination ne pose pas de problème.
Mais si nous travaillons sur des peintures de la fin du 19e siècle ou du début du 20e siècle, nous avons à faire à des peintures au plomb qui sont très toxiques. Enfin nos déchets proviennent également des solvants que nous employons ainsi que de leurs emballages ou des récipients dans lesquels nous effectuons des mélanges. Nous avons alors à faire à des déchets à risque de catégorie 1 ».
Quelle démarche avez-vous adoptée ?
« Le gros du travail a été d’identifier précisément les catégories auxquelles appartiennent nos différents déchets. Ensuite nous avons mis au point un système de récupération : les déchets récupérés sur les sites de chantiers sont rapatriés dans notre ateliers où deux ou trois personnes formées et averties les trient et les stockent en containeurs appropriés qu’ un prestataire de service récupère pour les éliminer.
Nous avons fait ce choix, car nos chantiers étant disséminés sur toute la France et les quantités produites étant très inégales, il est plus simple et plus sûr de centraliser le tri ».
Cela implique-t-il une organisation particulière des chantiers ?
« Il convient que nos collaborateurs connaissent le protocole à appliquer tant pour la collecte, que l’acheminement des déchets. Pour les chantiers particulièrement exposés, les choses peuvent se complexifier. Ainsi, par exemple, lors du décapage au dichlorométhane des baies du Palais de Chaillot, dont les peintures étaient au plomb, nous avons dû travailler en atmosphère ventilée, porter masques, lunettes, gants, combinaisons, chaussons dont il fallait se débarrasser dans un sas que nous avions installé dans un enclos de chantier cloisonné ».
Qu’est ce qui motive votre démarche ?
« La première motivation, c’est évidemment le souci de la sécurité et de la santé de nos collaborateurs. Ce souci rencontre d’ailleurs une obligation règlementaire, qui, puisqu’elle a un coût, n’est pas toujours unanimement respectée… Le respect de l’environnement nous motive également et cette motivation si elle s’applique à l’élimination correcte de nos déchets se décline également par la réduction de notre parc de véhicules (aujourd’hui, 80% de nos déplacements s’effectuent par le train) où par l’installation sur les toits de nos ateliers de 230 m2 de panneaux photovoltaïques ».
Faire connaissance avec l’atelier de conservation-restauration :
http://www.eschlimann.fr/