Un récif artificiel est une structure immergée dans le but de créer, protéger ou restaurer un écosystème marin. Ces récifs, qui visent à reproduire les caractéristiques d’habitats des zones rocheuses naturelles, attirent et concentrent, en les protégeant, des animaux qui se reproduisent et font donc croître la biomasse.
ESITC Caen
On trouve, en Méditerranée, des traces de tels dispositifs qui datent de la préhistoire. De nos jours, face à la pression humaine sur le littoral et à la dégradation des ressources marines, les récifs artificiels sont devenus des outils de gestion de la ressource, notamment au regard de la pèche.
Après de premières immersions datant de la fin des années 60, c’est en 1985 que la France décide d’une campagne nationale, s’inscrivant dans une stratégie de restauration de la zone côtière, visant l’immersion de 35 000 m3 de récifs.
La réflexion et l’expérience développées sur ces récifs artificiels se sont plus récemment portées sur les structures de génie civil dont des éléments sont immergées, tâchant de rendre compatible leur double rôle de fonctionnalité technique et de fonctionnalité écologique.
Après les tâtonnements parfois hasardeux des premières immersions, qui pouvaient relever davantage de la philosophie de la décharge que de l’approche raisonnée (pneus, épaves en tous genres…), il est maintenant reconnu que tous les matériaux ne se valent pas en termes d’attractivité biologique.
Le choix d’un matériau adapté à cette fonction environnementale favorise la colonisation biologique d’un triple point de vue : rapidité de l’accrochage et du développement, quantité de la biomasse, diversité des espèces.
Texture
La colonisation d’un substrat solide est amorcée par celle des micro-organismes qui doivent pouvoir s’y accrocher. La surface de contact avec l’eau de mer doit donc offrir une rugosité qui permette son accrochage et son développement.
Caractéristiques chimiques
Les interactions chimiques entre le substrat et le biofilm sont déterminantes : certains éléments le favorisent d’autres, au contraire l’inhibent. Ainsi, les supports artificiels doivent au minimum privilégier les substances dénuées d’action anti-fouling net non toxiques toxiques, et si possible en capacité d’offrir des bio-attractifs chimiques.
Des bétons dits biogènes ont donc été mis au point spécialement pour la réalisation d’éléments de récifs artificiels, notamment à base de sable de coquilles de crustacés recyclées. Des récifs de bétons biogènes ont été immergés et l’étude de leur aptitude améliorée à la colonisation biologique est actuellement toujours en cours…
Projet RECIF