Le LERM et l’approche performantielle de la durabilité des ouvrages d’art en béton : démarche d’accréditation de nouveaux essais

Depuis une quinzaine années, d’importants travaux de recherche ont été consacrés au développement d’une approche renouvelée de la durabilité des bétons, dans la perspective d’accroître la durée de vie des ouvrages d’art.  Cette approche est dite performantielle (voir notre article sur ce sujet) : elle est en effet  basée sur la caractérisation des propriétés fondamentales du béton au moyen d’indicateurs de durabilité, paramètres physico-chimiques représentatifs du comportement d’un béton en situation d’agression dans l’environnement. Ces indicateurs sont donc fonction de l’environnement des ouvrages et fixés sur la spécification de critères de performances qui leur seront associés.

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Ces mêmes indicateurs permettent l’élaboration de modèles prédictifs de vieillissement, qui  peuvent être réajustés  à l’aide des « témoins de durée de vie », résultats issus du suivi in situ des ouvrages.

Le Lerm a accompagné, depuis longtemps déjà (1),  la réflexion sur  l’approche performantielle : il l’a  mise en application sur de grands ouvrages de génie civil, le Pont Vasco de Gama sur le Tage à Lisbonne (de 1998 à 2013) voir notre article sur ce sujet, puis sur le pont Rion-Antirion en Grèce (de 2000 à 2011) (2), ouvrages pour lesquels il développa l’un des premiers modèle prédictif. Il poursuit actuellement cette démarche, 10 ans après sa construction, sur les bétons du Viaduc de Millau.

Après avoir participé, dans les années 1990, aux étapes préalables de normalisation des essais de qualification des granulats et des bétons vis-à-vis de l’alcali-réaction, le LERM  a été l’un des partenaires des groupes de travail de l’AFGC (3) du projet Grandubé (4) (Mesures des Grandeurs associées à la Durabilité des Bétons) voir notre article sur ce sujet. Il maîtrise donc les mesures de ces indicateurs de durabilité.

Maintenant que cette approche est en voie d’intégration aux  textes normatifs et réglementaires, appuyés par un  guide d’application pour les ouvrages neufs édité par l’IFSTTAR (5), le Lerm, dans son souci d’accompagner les maîtres d’ouvrage et de soutenir dans cette démarche la pré-qualification des bétons, consolide son apport scientifique par une demande d’extension de ses accréditation d’essais (COFRAC) en relation avec trois des indicateurs principaux que sont :

  • La porosité accessible à l’eau (NF P 18-459)
  • la perméabilité au gaz (XP P18-463)
  • le coefficient de diffusion des chlorures (XP P18-462)

Afin de répondre au mieux aux enjeux croissant de la durabilité, comme à la responsabilisation issue des Eurocodes, il est maintenant nécessaire d’anticiper la problématique liée au matériau. Dans cette perspective, la démarche d’accréditation de ces essais est la meilleure réponse à apporter en termes de garantie de validité des résultats

L’approche performantielle ne dispense cependant ni de bonne conception, ni de qualité d’exécution, ni de contrôle, ni d’entretien. Le LERM, par son expertise « matériaux », peut également vous épauler à chacune de ces étapes.

 

Notes

(1)    La durabilité des bétons : 25 ans d’expérience. Entretien avec Hugues Hornain, la Lettre d’information du Lerm N 25, juin 2013

(2)    Overview of a two decades durability follow-up for two major bridges: Vasco de Gama (Portugal) and Rion-Antirion (Greece), FIB International Congress – 2012. Abdelkrim Ammouche, Lionel Linger, François Cussigh

(3)    GranDuBé : Compte rendu du projet Grandeurs Associées à la Durabilité du Béton, entretien avec Abdelkrim Ammouche, La lettre d’information du Lerm n° 13, avril 2009

(4)    Maîtrise de la durabilité des ouvrages d’art en béton. Application de l’approche performantielle Recommandations provisoires – LCPC, Mars 2010