La Charte du patrimoine bâti vernaculaire a été ratifiée par la 12e Assemblée Générale de ICOMOS, au Mexique, en octobre 1999. Cette charte complète celle de Venise sur le patrimoine bâti rédigée en 1964.
La Charte du patrimoine bâti vernaculaire témoigne de la formidable extension de la notion de patrimoine, qui, concernant le bâti, a longtemps été cantonné aux monuments historiques. Des éléments du quotidien et de la vie ordinaire sont aujourd’hui perçus et traités comme des éléments du patrimoine. Cette patrimonialisation des édifices, des objets, des paysages et des espaces est sans doute de plain pied avec la logique du développement durable qui vise autant à faire durer les réalisations qu’à articuler le présent de la société avec son passé et son avenir dans une perspective de transmission et d’économie des moyens.
L’intérêt de cette charte, outre la définition qu’elle donne du patrimoine vernaculaire et les recommandations qu’elle fournit pour sa conservation, tient au fait que, sans jamais y faire référence, elles s’inscrit, par son objet même, dans les perspectives du développement durable, à l’époque même ou commençaient d’ailleurs à se développer dans certaines villes d’Europe des éco-quartiers expérimentaux.
Ainsi, à propos du patrimoine bâti vernaculaire, la charte précise :
– qu’il s’agit d’un mode de construction partagé par la communauté,
– que la construction présente un caractère local répondant aux contraintes et aux ressources de l’environnement,
– que son style est cohérent,
– qu’elle repose sur une expertise et des techniques efficaces transmises de façon informelle,
– que ce patrimoine bâti s’insère dans un réseau de sens culturel qui est lui-même un patrimoine,
– enfin que les conceptions, les techniques et les savoirs faire qui ont présidé à l’érection de ce bâti sont eux-mêmes des éléments patrimoniaux qu’il importe de sauvegarder et de transmettre.
Si l’on admet communément que les trois piliers du développement durable sont le développement économique soutenable, l’équité et la solidarité sociales, et la préservation de l’environnement, alors, comme Monsieur Jourdain parle en prose sans le savoir, le patrimoine vernaculaire nous parle, simplement en existant, du développement durable.
Accéder à la Charte du patrimoine bâti vernaculaire : http://www.international.icomos.org/charters/vernacular_f.htm