Eugène Freyssinet et la précontrainte

C’est en 1928 qu’ Eugène Freyssinet et Jean Charles Séailles déposent leur premier brevet concernant « un procédé de fabrication de pièce en béton armé » :
une poutre est coulée dans un coffrage, dans lequel, au préalable, des câbles ont été mis sous tension. Lorsque le béton a durci, on libère l’extrémité des câbles qui transmettent leur contrainte au béton qui se met alors en compression.

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Extrait du brevet de 1928

 

Le terme de précontrainte ne sera employé par Freyssinet qu’en 1933.

En 1939, Freyssinet brevète le système de précontrainte par vérin hydraulique de tension et cône d’ancrage en béton fretté

L’ancrage est un élément de béton percé d’un trou conique (le cône femelle) par lequel passent les fils d’acier. Ils passent également dans un cône mâle en béton. Ils sont mis en tension et bloqués par la compression du cône mâle dans le cône femelle. Les fils, relâchés à leurs extrémités, transmettent leur contrainte à l’ouvrage via le dispositif d’ancrage.

Ce brevet ne sera accordé qu’en 1947 du fait de la guerre. Le procédé évoluera au fil du temps dans le sens d’une plus grande efficacité : apparition des torons, clavettes d’acier à la place des cônes… L’histoire des grands ouvrages en béton précontraint de l’après guerre se confond avec l’amélioration de ce procédé de précontrainte.

E. Freyssinet, pont d’Esbly, sur la Marne, 1947

 

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E. Freyssinet, pont d’Esbly, sur la Marne, 1947