Châteaux et pâtés… un laboratoire à ciel ouvert ou durabilité de l’éphémère…

Nous savons depuis que nous sommes petits qu’on ne peut pas faire de château avec du sable sec. Le sable, en effet, n’acquiert une cohésion qu’à partir d’une certaine teneur en eau. C’est aussi la raison pour laquelle, pour construire un château de sable, il faut attendre d’abord… que la marée descende !

Lorsqu’on ajoute de l’eau dans un milieu granulaire, des ponts capillaires se forment entre les grains qui constituent ce milieu. Les liaisons hydrogènes fournissent aux molécules d’eau une grande cohésion et des propriétés remarquables au nombre desquelles une forte tension superficielle. C’est cette tension qui permet aux ponts capillaires d’associer les grains entre eux.
A l’aide de notre joli seau, continuons d’ajouter de l’eau à notre tas de sable. Le nombre de ponts augmente et la cohésion du sable aussi… jusqu’à un certain seuil : si les ponts capillaires s’étendent et que les grains s’éloignent, l’intensité de la liaison capillaire décroit.

Si la force de la liaison capillaire est inversement proportionnelle à la distance des grains, la compaction du sable humide sera un facteur supplémentaire de résistance de notre château… d’où l’intérêt de bien tasser notre seau à coups de pelle !

Enfin, puisque nous sommes à la plage, notre eau est chargée en chlorure de sodium. L’eau de notre château s’évapore (attention aux coups de soleil) progressivement et le sel alors  transporté vers la surface va cristalliser. Il remplacera, superficiellement, les ponts d’eau, donnant à notre construction une dureté de surface qui ressemble à une croûte.

Mais la mer remontera, notre château disparaîtra… C’est le charme de la plage que de la retrouver neuve chaque matin et disponible, toujours, pour de grands rêves enfantins de génie civil.

chateau-sable