Sur une idée du LERM et de la Société Guintoli, ce projet a pour objectif d’élaborer une gamme de liants et de mortiers à prise pouzzolanique destinée à la restauration du bâti ancien, dont la neutralité et la durabilité soit garantie et qui permette ainsi aux restaurateurs une meilleure prise en compte des spécificités du support traité.

Ces nouveaux produits auront pour base un métakaolin unique de par, notamment, son mode de fabrication. Cette matière première utilisée s’apparente à celles utilisées en additions aux liants au cours de l’époque romaine.
Les métakaolins présentent des propriétés pouzzolaniques : grâce à un catalyseur, comme la chaux, le mélange génère une prise en présence d’eau comparable à celle d’un liant hydraulique.

Déposé par le PRIDES Patrimoines & Cultures en 2007 à l’appel à projet Recherche Finalisée de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, cette étude de faisabilité a été labellisée début 2008 par notre Région et par Oseo, qui sont devenus, de ce fait, des soutiens essentiels quant à la réalisation de cette recherche.

Ce projet a également pour objectif de faire intervenir, à la suite de cette étude de faisabilité, des entreprises spécialisées dans la restauration des édifices historiques à l’échelle européenne et sur tout le pourtour méditerranéen.

Les partenaires du projet

La société Guintoli NGE

Elle fournit le substrat de base, en l’occurrence le métakaolin à partir duquel toutes les études et développements sont menés. Elle apporte également sa connaissance et son expérience du milieu industriel au sens large.

Le LERM

La phase analyse de laboratoire est pilotée par le LERM grâce à sa maintenant longue expérience sur la physico-chimie des liants et de leur durabilité. Ses investigations, approfondies pour la compréhension des mécanismes par le CEREGE, sont basées sur la démarche suivante :

–	formulation des mélanges
–	caractérisation minéralogique de ces mélanges visant à vérifier et comprendre les mécanismes de prise mis en jeu
–	caractérisation physique sur pâtes

 

Durant toutes ces étapes, les échanges avec le CEREGE seront importants et plusieurs essais techniques seront réalisés avec l’Ecole d’Avignon.

Le CEREGE

L’activité du CEREGE appuie les analyses effectuées par le LERM, à la fois en ce qui concerne la connaissance des matières premières, la prise des liants, ainsi que sur les caractéristiques nano structurelles des mortiers et leurs interactions avec les supports.

L’Ecole d’Avignon

Le rôle de l’Ecole d’Avignon est de tester la mise en œuvre des mortiers. Au-delà de leur compatibilité physico-chimique avec les supports, ils doivent être en harmonie avec la main et la truelle du maçon. L’Ecole d’Avignon évaluera les qualités d’ouvrabilité, de consistance, de temps de prise, etc. compatibles avec leur utilisation quotidienne par les maçons et les restaurateurs intervenants sur les ouvrages du patrimoine bâti.

Le PRIDES Patrimoines & Cultures

Le PRIDES, par un travail indispensable de synthèse, de mise aux normes et de mise en forme, a permis au projet d’être déposé lors de l’appel à projet recherche finalisée de la Région Provence Alpes Côte d’Azur et Oseo en juin 2007.
Actuellement ses rôles de coordinateur, de suivi des échéances et d’animateur par exemple, des relations avec les consultants spécialisés en propriété intellectuelle, sont primordiaux.

L’étude approfondie en laboratoires, des liants et de leur comportement, réalisée conjointement par le LERM et le CEREGE, a permis de vérifier les hypothèses de départ ; voire mieux, en ce qui concerne les réactions de prise attendues, leur cinétique et les produits cristallisés néoformés.

Nous sommes aujourd’hui à mi-parcours du projet.
Les liants imaginés et formulés par le LERM dans ses laboratoires, viennent d’être soumis à une série de mise en œuvre dans des conditions de chantier par l’Ecole d’Avignon pour des gobetis, des corps d’enduit et des finitions.
Les résultats sont de l’avis des praticiens très prometteurs et les principales conclusions de ces essais grandeur nature sont les suivantes :

	La mise en œuvre et la réactivité du liant, en comparaison avec différentes chaux du marché, sont très satisfaisantes.
	La plasticité et la facilité de mise en place sont également appréciées.
	Le retrait des matériaux testés est également bien adapté à l’application visée : absence de fissuration précoce ou de faïençage.
	Un problème de teinte, reste en suspend mais devrait être levé dans le courant de l’année grâce à une évolution de la matière première.

 

Les recherches continuent maintenant sur l’optimisation des proportions, l’évolution des résistances mécaniques sur le long terme et sur les aspects… durabilité ( !) qui eux aussi sont pronostiqués… excellents.
En parallèle, le suivi des  » travaux pratiques » porte sur la plasticité et l’ouvrabilité des différents mortiers, l’adhérence à la pose ou à la projection, la facilité de mise en oeuvre et de finition, l’aspect, la coloration, la matité, etc… Les produits feront l’objet d’un développement de cette recherche sur des chantiers tests dans notre Région et, nous l’espérons, en dehors de nos frontières.