Emmanuel, tu n’es pas seulement le quadruple vainqueur de l’Open de tennis de Raphèle qu’organise régulièrement le LERM…Tu exerces d’autres fonctions au sein du laboratoire ?
Oui, j’ai quelques autres activités à côté du tennis que je pratique pour me détendre, je suis ingénieur d’essais et responsable du laboratoire de mesures physiques ».
Tu peux nous décrire ton parcours ?
« Mon parcours est un parcours interne au LERM : avec une maîtrise de chimie physique en poche, je démarre au laboratoire, il y a un peu plus de 10 ans, sur des contrats successifs de technicien qui me permettent de passer sur plusieurs postes : préparation des échantillons pour les analyses chimiques et pour les examens au microscope optique, mais également comme technicien de mesures physiques. Quand je rejoins définitivement l’équipe du LERM, je fais le choix personnel d’intégrer le labo de mesures physiques.
Comment te sont venus ton goût et ta connaissance des liants hydrauliques ?
« Bonne question ! On ne naît pas forcément avec un appétit naturel pour le ciment… et pour te dire la vérité, en commençant au LERM, je ne me doutais pas que le monde des ciments et des bétons était si complexe et si passionnant à la fois. Je ne me doutais pas non plus que je rencontrerai des personnalités dont la connaissance de ces matériaux était si profonde.
Ma mobilité au laboratoire, la variété des études et mon travail d’information personnel m’ont permis de maîtriser tous les aspects des mesures physiques. Ensuite, j’ai bénéficié du fait qu’au LERM, il existe une vraiment bonne interaction et une véritable communication fonctionnelle entre l’ingénierie et le laboratoire, car les techniciens ne mènent vraiment à bien que les essais dont ils comprennent la finalité… Si bien que le travail, ici, en ce qui me concerne, a toujours été synonyme de réelle formation permanente et d’enrichissement personnel.
La participation à des projets de recherches tant en interne qu’en externe a également été une source de motivation, de progrès et d’expérience grâce aux réunions de travail collectif, aux échanges avec d’autres laboratoires, aux contacts avec les industriels, à l’exploration de nouvelles pistes de travail.
Tu diriges le labo de mesures physiques, c’est un autre travail, non ?
« Je dirais plutôt qu’il s’agit d’un développement du même travail : l’intérêt pour le matériau, l’art de la conduite de l’essai et de la mesure sont identiques mais mobilisés à une autre échelle : dans l’analyse de la demande du client, dans l’organisation de l’étude, la production de rapports de qualité et… l’explication des conclusions au demandeur.
Disons que connaissances et compétences sont maintenant le socle d’un travail de relations qui s’exerce vers l’extérieur du labo avec les clients et les partenaires et à l’intérieur du labo en termes d’encadrement de l’équipe. Cet environnement relationnel me plaît et élargit considérablement mon horizon de travail.
En ce qui concerne l’encadrement, je suis particulièrement sensible à la question du transfert des connaissances : j’en ai bénéficié personnellement certes… mais tout ce dont on bénéficie personnellement, c’est tout le labo qui en hérite. Le transfert des compétences, c’est une sorte de trésor qui ne grandit que si on le distribue !
Tu te souviens d’une étude marquante ?
« Je me souviens, entre autres, d’un grand chantier de bétonnage à l’étranger : il y a un problème de qualité du béton fabriqué sur le site. On me sollicite pour contribuer à trouver une solution. Tu reprends la formulation, tu examines les matériels de fabrication, tu évalues les personnes qui mettent en œuvre matériels et constituants… et les choses, suite à ce diagnostic, s’arrangent : satisfaction de faire avancer le chantier bien sûr et satisfaction personnelle, aussi, d’avoir embrassé rapidement l’ensemble de la problématique dans un milieu pourtant peu familier.
Emmanuel, comment imagines-tu l’avenir de tes activités ?
Mon expérience m’a amené à porter de nombreuses casquettes au laboratoire, maintenant je concentrerais volontiers mon activité sur une thématique particulière, sur laquelle je travaille d’ailleurs depuis un moment, celle de la valorisation de déchets industriels dans les liants hydrauliques et de la stabilisation des déchets radioactifs ou non. Mettre ma connaissance des matériaux minéraux au service de l’environnement, voilà une cohérence qui me motive particulièrement.