L’appauvrissement des ressources naturelles, l’échange inéquitable et, plus récemment les perspectives du changement climatique ont amené à réfléchir depuis une trentaine d’années à une modification possible de la logique du développement.
Cette réflexion s’inscrit dans la suite du travail sur l' » écodéveloppement » d’Ignacy Sachs. Le terme anglais de Sustainable development date de 1980. Il a été repris et répandu par le rapport « Notre avenir à tous » (Rapport Brundtland) en 1987. Il a été traduit par « développement durable » en Français. Dix ans plus tard, l’expression est intégrée au Traité d’Amsterdam (novembre 97), dès son article premier, dans l’alinéa 2 : «Déterminés à promouvoir le progrès économique et social de leurs peuples, compte tenu du principe du développement durable et dans le cadre de l’achèvement du marché intérieur, et du renforcement de la cohésion et de la protection de l’environnement, et à mettre en œuvre des politiques assurant des progrès parallèles dans l’intégration économique et dans les autres domaines…»
Le Conseil National de Développement Durable a été créé en France en 2003. Couramment employé aujourd’hui, ce terme fait débat : toujours en cours d’élaboration, il reste l’objet de critiques pertinentes.
Le principe du développement durable implique la mise en œuvre de politiques économiques, sociales et environnementales qui, coordonnées et intégrées, visent à satisfaire les besoins des populations d’aujourd’hui, sans compromettre ceux des populations futures.
Ce concept est devenu d’emploi courant depuis une dizaine d’années. Il tâche de faire coopérer deux exigences qui, jusqu’ici, avaient pu être contradictoires : la nécessité du développement, notamment pour réduire les fractures sociales, et la nécessité de sauvegarder l’environnement.
Cette notion de développement durable émerge dans un contexte où les questions économiques, sociales et environnementales se posent à l’échelle planétaire sans qu’il existe de sphère politique à cette échelle pour les traiter. En l’absence de toute possibilité de trancher politiquement les termes de la contradiction entre développement économique et équilibre écologique, la pensée du développement durable promeut ensemble les deux termes de développement et de durabilité dans la perspective de les acclimater l’un à l’autre. La manière de parvenir à la levée de la contradiction n’est nullement préétablie.
Simplement (si l’on ose dire…), les activités humaines s’inscrivent dans une perspective de développement durable si leur existence et leur développement concilient les trois enjeux suivants : économique, social, et environnemental. Ces trois enjeux sont eux-mêmes traversés par la notion de gouvernance, nécessaire à la définition et la mise en œuvre d’actions publiques.
La gouvernance n’est pas une forme de gouvernement, mais un cadre minimal de règles, nécessaire pour aborder collectivement les problèmes globaux. La gouvernance est-elle même un enjeu qui vise à assouplir l’unilatéralité de la connaissance et de la décision : il s’agit d’impliquer dans le processus de décision les multiples acteurs concernés par la décision elle-même.
En savoir plus
Interview d’Ignacy Sachs à l’Ecole d’urbanisme de Paris
http://urbanisme.univ-paris12.fr/1134767328300/0/fiche___article/&RH=URBA_1Paroles