Mon portrait, c’est le portrait d’une lermiste fraîchement embarquée sur le bateau… qui hérite de la tâche de veiller, documenter, rechercher… et écrire sur des sujets qu’elle découvre complètement, sujets qui seront autant à découvrir pendant pas mal de temps…
Comme on dit, on vole dans l’avion pendant qu’on le construit…
Lourde tâche que celle de succéder à Philippe Souchu (Cap’tain Philippe – Portrait du Lerm Infos n°34, octobre 2016), excellent connaisseur des matériaux et incomparable conteur d’histoires, qu’elles soient de minéraux ou d’autres matières. Un grand merci à Philippe pour tout ce qu’il m’a transmis pendant la période de tuilage !
En réalité, je ne découvre pas simplement des sujets mais un monde, un monde de sciences tellement vivantes qu’il est étrange qu’elles n’en portent pas un peu le nom. En effet, ces matériaux que je croyais transformables et périssables à ma seule vue ou à des échelles de temps historiques, révèlent en réalité une vie intérieure de tous les instants, bien riche et bien mouvante, fragile et puissante à la fois.
Je m’attelle pour la première fois à la rédaction de notre newsletter et je dois dire que cela a surtout consisté à aspirer la connaissance d’experts du lerm, puis à tenter de la restituer sans la rendre incohérente ou erronée. Et rien que ces tentatives de restitution m’ont amenée à explorer sans cesse des recoins inattendus, chaque terme ou chaque notion débouchant sur autant de questions, des boîtes dans laquelle il y avait d’autres boîtes, sans fin…
Donc pour écrire cette newsletter, je me forme, m’informe, explore, comprends (peut-être et pas toujours), repasse par la phase formation, information, exploration etc., et seulement après tout ça, ouf ! restitue…
Documentaliste de formation, après avoir exercé en tant que tel, j’ai été un peu ‘taliste’ (TAL = traitement automatique du langage naturel, ou comment transformer le langage écrit ou oral en données textuelles informatiquement manipulables), je m’intéresse aux données, à l’accès à l’information et à la connaissance.
Les données sont les particules, elles sont de nature différente ; quand on les lie (de préférence en qualifiant la nature des liens, parce que rien ne vaut le sémantique) elles génèrent de l’information (agrégat ou agglomérat) et enfin leur réseau en fait de la connaissance… au final c’est comme une belle matière ou un beau matériau non ?
C’est ainsi que se rejoignent le monde de la connaissance et celui du minéral. J’aime bien aussi ce monde du béton, du ciment, de la chaux, de la pierre… des matériaux minéraux, des liants, parce qu’il met les pieds sur terre. C’est concret, visible et sensible. Et j’aime bien les mots également, ils sont sympas, ils nous permettent de communiquer… Trop forts !
On me dit que le béton c’est comme la cuisine. Bon, cela fait 20 ans que je ne cuisine que des plats très basiques mais c’est fort possible que je m’y remette… surtout qu’on aime bien les gâteaux au lerm… cela rend les choses encore plus sympathiques…
Car il faut vous dire qu’au lerm, on ne peut que savourer la disponibilité et la gentillesse des lermistes, leur très fort engagement dans le travail, ainsi que la grande simplicité des relations. La barre est hautement placée dans ce bateau ! Très heureuse et reconnaissante qu’ils m’accordent leur confiance !
Enfin, un petit mot sur le centre d’Arles où je me délecte de la vue du bâti, du chant des cigales et des cris des mouettes et des martinets, de la présence des arts dans les rues, mais plus que tout, du parfum de campagne et de pierre.